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Hélène Wucher

Hélène Wucher, la passeuse solitaire du Mont Sainte-Odile, une résistante alsacienne

helene_wucherA l'occasion des 80 ans de la Libération, la Ville d'Obernai a souhaité rendre hommage à Mme Hélène Wucher (1924-2019), dite “Nénette” en mémoire de cette Grande Dame de la résistance alsacienne, qui inspire respect et gratitude. En effet, pendant la 2de Guerre mondiale, sans appartenir à aucune filière, sans entrer dans aucun réseau de passeurs, Hélène Wucher, 15 ans au début de la guerre, n'écoutant que sa conscience et son grand cœur, faisant preuve d'une inébranlable volonté, a mené hors des frontières de l'Alsace annexée, à travers la forêt du massif des Vosges, plus d'une centaine de personnes fuyant le régime nazi.

Une allée à son nom ainsi qu'une plaque retraçant son histoire ont été inaugurées, en présence de sa famille, le 28 septembre 2024.

Son histoire

Son père, Ernest Kuntz, ancien gendarme, et sa mère Marie s'installent, lorsqu'elle a 15 ans, à la maison forestière du Willerhof, près du Mont Sainte-Odile, à 12km d'Obernai.
À 16 ans déjà, elle aide son père, garde forestier, en gérant l'élevage de la ferme. "J'avais quinze vaches, une cinquantaine de moutons, des cochons, des poules, des lapins. J'avais six vaches laitières qu'il fallait traire mais j'élevais aussi des génisses et des taureaux. "
Mais la guerre rattrape vite la famille. Son frère Marcel est incorporé de force dans l'armée allemande et ne veut pas déserter car il connafl: les risques encourus pour les familles de déserteurs.

Grande marcheuse et très volontaire, Hélène va jusqu'à ses 19 ans risquer sa vie en aidant plus d'une centaine de personnes à passer la frontière qui se situait au niveau du Climont, à 25 km du Willerhof, soit un périple d'au moins 6 h de marche à travers les bois et la montagne.
Sa connaissance de la forêt permet à Hélène d'aider les réfugiés qui se présentent à elle tout au long de la guerre. Son ami, l'Abbé Hirlemann, du couvent du Mont Saint-Odile, lui en ramène plusieurs à la maison, des familles menacées  de déportation, des jeunes alsaciens incorporés à la Wehrmacht, des Francais évadés du Service du Travail Obligatoire (STO).

Elle les cache dans la forêt, près de la maison de ses parents, les nourrit avec l'aide de sa mère avant de les accompagner de nuit, avec sa boussole, à travers le massif des Vosges jusqu'à la frontière française : la Rothlach, la Métairie, le Champ du Feu, le col de la Charbonnière jusqu'à La Salcée et la ferme de la famille Dellenbach, qui accueillait les fugitifs pour la nuit. Le risque était bien réel, les Dellenbach, dont la fille Paulette était une amie d'Hélène, furent dénoncés au printemps 1943, enfermés à Schirmeck et déportés en Pologne.

Ainsi "Nénette", résistante de la première heure à l'oppression nazie, s'est-elle battue pour sauver des vies, avec lucidité et volonté, au péril de sa vie, consciente des risques qu'elle faisait courir à sa famille et malgré plusieurs alertes et la visite de la Gestapo à la maison forestière.

Son courage sera reconnu après la guerre par plusieurs citations et décorations : la Croix de Guerre avec Palmes (1951) remise par le Général Gruss, la citation du soldat sans uniforme, l'Ordre National du Mérite (1977) et la Légion d'Honneur pour acte de bravoure (2002).

À partir de 1954, Hélène Wucher, devenue veuve à 27 ans, réalise son rêve avec sa mère et son fils en créant l'Hôtel du Parc à Obernai, l'un des plus prestigieux établissements hôteliers d'Alsace aujourd'hui.

Bibliographie

  • “Nénette - Hélène Wucher ” de Nicole Laugel aux éditions Jérôme  Do Bentzinger.
  • “Et les femmes se sont levées – Portraits de résistantes alsaciennes et lorraines” de Marie-José Masconi, aux éditions La Nuée Bleue.
  • ”1939-1945 à Obernai. Mémoires d'une ville et de ses habitants” de la Ville d'Obenai, ID l'édition. Mai 2005.

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